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Pédicure-podologue depuis plus de 40 ans et praticien au Chesnay-Rocquencourt depuis 2008, il aura le privilège de porter la flamme le 23 juillet et d’être bénévole lors des Jeux olympiques et paralympiques.
Racontez-nous votre passion dévorante pour le sport qui a commencé très tôt ?
En effet. Je pratique le football depuis l'âge de 8 ans. J'en ai fait pendant dix-huit ans puis le désir s'est émoussé. Je me suis retrouvé pendant un an sans sport. Après, j'ai eu la chance d'avoir comme patient un éducateur sportif qui m’a dit : « Toi qui veux faire le marathon de New York, on peut te l'offrir. Viens avec nous t'entraîner ». Je suis arrivé dans ce club. L'ambiance m'a plu et j’ai couru le marathon de New York. Depuis, j'en ai enchaîné 39 autres. à 45 ans, j'avais, de nouveau, fait le tour de la discipline. Il m’en fallait davantage. J’ai donc débuté le trail : des 30, 40 kilomètres au début puis je suis monté plus haut, jusqu’à 80 kilomètres. Là, j’ai rencontré d’autres personnes qui m'ont fait découvrir des 24 heures Marche, 24 heures Course et des 100 kilomètres. C’est devenu une obsession. J’ai fait trois fois l'Ultra Trail du Mont-Blanc. Et, en juin, j'ai fait mon dernier trail, avec deux nuits dehors. À 65 ans, c’est pas mal.
Que représente le fait d’être bénévole pour les Jeux olympiques et paralympiques ?
Ça fait partie des valeurs que mes éducateurs m'ont inculquées quand j'étais gamin, donner du temps aux autres. Pour moi, c'est très important parce que si vous n'avez pas de bénévoles, vous n'avez pas de course. à chaque fois que j’en fais une, je les remercie.
Pourquoi s’être rendu volontaire ?
L'année 2024 correspond pour moi à 42 ans d'activité de haut niveau dans le sport. Mon leitmotiv, c'est de continuer à être volontaire, d’offrir ces longues années de pratique de haut niveau à des sportifs qui n'ont pas eu la chance d’en faire autant même s’ils en avaient l’envie. En disant cela, je pense notamment aux réfugiés ou aux petites délégations qui ne disposent pas d’une équipe médicale.
Comment s’est déroulée votre candidature ?
Elle a commencé par un questionnaire puis une lettre de motivation et un CV à envoyer sur un site Internet. Je pense que mon parcours a fait la différence eu égard à mes 42 ans de pratique sportive assidue. Ensuite, j'ai eu la chance d'avoir Guy Drut comme professeur de gymnastique au lycée. Les valeurs olympiques, elles sont inscrites en moi. J’ai aussi l’expérience de cinq Universiades en tant que volontaire. Et puis, j’ai signalé que j’étais disponible, 24 heures sur 24, du 19 juillet au 8 septembre, sur toute la période des jeux.
Quand vous l'apprenez, votre joie a du être immense ?
J'ai sauté au plafond. C'est top : une reconnaissance, une fierté, un honneur.
Pour les JO, vous serez basé au Grand Palais ?
Oui, pour l’escrime et le taekwondo. Puis à la porte de Versailles pour les Jeux paralympiques. Ils m'ont aussi demandé d’être présent pour le Marathon pour tous et sur la course cycliste masculine pour la sécurité.
Si vous deviez donner votre préférence entre les deux événements, quelle serait-elle ?
Pour moi, le plus important ce sont les Jeux paralympiques. Je suis vraiment excité parce que je n'en ai jamais fait. Ça me captive de savoir comment ces sportifs fonctionnent, comment ils comblent leur handicap afin de réaliser leurs performances. Je me rends compte qu'ils ont des capacités morales exceptionnelles.
Sur le plan humain, vous en attendez quoi ?
Plein de choses. D’abord un échange mais aussi me sentir utile pour qu'ils aient le maximum de possibilités et fassent des médailles. Je pourrais ajouter, ma présence dans les moments critiques. Parce que même si ces sportifs de haut niveau disposent d’un entraîneur, quand ils passent en salle de soins, beaucoup de choses se disent. Des paroles qui ne sortent pas forcément à l'extérieur, intimes souvent. Ils se confient et on joue un rôle primordial, de réconfort. Il faut toujours être positif, quelle que soit la situation ou la blessure.
Vous allez également porter la flamme. Comment avez-vous eu cette opportunité ?
Je me suis porté candidat également. Quand j'ai reçu le mail, je n'y ai pas cru. Puis je suis allé sur mon espace volontaire… et là, j'ai vu ! Après je rentre chez moi le soir, avec ma famille et je dis : voilà, je vais porter la flamme. C'est magique, un peu fou. J'y pense tous les jours. Gamin, j'ai regardé mes premiers Jeux à la télé en 1964. Voir un athlète avec la flamme, ça m'est resté dans la tête. Porter la flamme, c'est comme une distinction. Dans mon esprit, je rendrai honneur à tous les éducateurs, les entraîneurs que j'ai eus dans mes clubs respectifs et les professeurs d’éducation physique durant ma scolarité. C'est un retour par rapport aux valeurs morales et sportives qui m'ont façonné.