Ce lieu essentiel du patrimoine historique de la commune a été végétalisé  afin d’offrir un site apaisant et accueillant. La gestion des concessions  et le confort amélioré pour les familles traduisent aussi le souci d’offrir  une dernière demeure digne à ceux qui y reposent.

ALINE TÉMÉNIDÈS 
ADJOINTE AU MAIRE DÉLÉGUÉE AUX  FINANCES, À LA GESTION IMMOBILIÈRE, AU CIMETIÈRE ET AUX AFFAIRES CIVILES 

Pourquoi le cimetière a-t-il subi un important travail de végétalisation ? 

Pour y réintroduire de la nature. Un cimetière est traditionnellement un lieu très minéralisé mais, aujourd’hui, tous ceux qui se créent, sont beaucoup plus végétalisés. Nous n’allons bien sûr pas tout transformer d’un coup, mais dès que c’est possible, nous cherchons à faire revenir de la verdure. La volonté consiste aussi à accompagner les familles en facilitant les démarches et offrir une dernière demeure dans un lieu agréable et propice au recueillement. 

Comment avez-vous pensé cette transformation environnementale ? 

C’est un long processus car les travaux ont débuté en 2020. Nous sommes attentifs à la beauté des lieux. On plante des arbres pour cela mais également pour apporter de l’ombre à nos visiteurs et favoriser la biodiversité. Les tapis fleuris du printemps, y contribuent également. Des bancs ont été installés pour apporter du confort aux visiteurs. 

S’agit-il d’un choix écologique ? 

Oui. La dynamique de transition écologique et l’adaptation au chan-gement climatique ne peuvent pas s’arrêter aux portes d’un cimetière. L’interdiction d’utiliser des produits phytosanitaires est bénéfique pour la terre, mais aussi pour les personnes travaillant au cimetière. Cette gestion permet à la végétation de s’épanouir naturellement, d’accueillir plus d’insectes ; elle limite aussi le recours à l’ar-rosage. D’ailleurs, la gestion de l’eau est prise en compte : l’eau de pluie du local d’accueil va être prochainement récupérée. 

Vous avez également redéfini les espaces ? 

On constate en effet qu’en France les inhumations traditionnelles diminuent au profit des incinérations. Chez nous, c’est aussi le cas mais dans une moindre proportion. Pour accueillir de nouveaux défunts, il nous fallait retrouver de l’espace. C’est ainsi qu’un nouveau colombarium a été installé en 2023, dans la continuité de ceux qui existaient auparavant. Un nouveau jardin du souvenir, conforme à la règle-mentation, a été également conçu à cette occasion pour en faire un véritable espace de recueillement, un lieu apaisé. Enfin un travail de renouvellement des concessions a été entrepris. 

Expliquez-nous. 

Il y a une chose importante à savoir : les concessions ont une durée limitée. Celles accordées à perpétuité n’existent plus. Le service des Affaires Civiles est en charge de cette gestion. Tout est très règlementé. Lorsque l’échéance d’une concession arrive, des courriers sont adressés aux titulaires de celle-ci. Sur place, nous apposons également des petits panneaux pour prévenir les prôches. Parallèlement, nous disposons désormais, sur le site de la ville, d’un nouveau logiciel qui permet aux familles de savoir instantanément où elles en sont et, si besoin, de renouveler directement leur concession. Après les relances, et si tous les moyens ne font pas avancer le sujet, nous procédons à des reprises de concession par une entreprise spécialisée dans ce domaine. Les restes sont mis dans des reliquaires entreposés dans des ossuaires. Ainsi, les défunts ne quittent pas l’enceinte du cimetière où ils ont souhaité demeurer. Depuis un an, nous offrons également la possibilité d’acheter des caveaux d’occasion, dans une démarche de développement durable. 

L’accompagnement des familles n’est pas oublié ? 

Bien sûr. Nous avons une personne dédiée au sein du bureau des Affaires funéraires même si, en cas de décès, nous n’avons pas toujours une relation directe avec les familles à ce moment-là. Tout est fait avec beaucoup de dignité. Le bureau permet d’accueillir à l’écart les familles et les opérateurs funéraires afin de prendre le temps nécessaire pour expliquer les démarches. Le site Internet permet bien évidemment aux familles de consulter à tout moment les informations à distance. 

Le cimetière constitue aussi un élément important du patrimoine ? 

En effet. C’est le cimetière historique du Chesnay et de Rocquencourt. Il est situé dans le Vieux Chesnay, en bordure de l’église Saint-Germain et en face du parc Aubert, lieu très fréquenté de la ville. Le mur d’enceinte est un beau mur en pierres meulières qui se fissurait. Nous l’avons entièrement restauré en 2021. Il ne faut pas oublier non plus que nous avons quelques personnalités qui y reposent comme Jean-Louis Forain (célèbre peintre, illustrateur et graveur) ou Pierre Clostermann (pilote AS de la seconde Guerre mondiale). Le cimetière est la première étape du parcours patrimoine vert, proposé par la ville. 

→ LES DÉMARCHES À SUIVRE 
     LORS D’UN DÉCÈS 

Qui peut être accueilli au cimetière ? Pour être inhumé au Chesnay-Rocquencourt, il faut être Chesnaycourtois ou être décédé au Chesnay- Rocquencourt. Dans ces moments douloureux pour les proches, il convient cependant d’effectuer les démarches administratives indispensables. 

Même si l’hôpital envoie un certificat de décès à la commune, il faut se déplacer à la mairie, dans les 48 heures, pour le déclarer. À cet effet, on doit se munir de l’acte de naissance ou du livret de famille du défunt ainsi que de la carte d’identité du futur mandataire de la concession. Ces formalités peuvent être effectuées par une société de pompes funèbres. 

Si la volonté est bien de faire reposer la personne au cimetière du Chesnay-Rocquencourt, un formulaire de demande doit être rempli pour y avoir accès. Ensuite, Les sociétés de pompes funèbres se chargent de la mise en bière, du transport et de l’inhumation, en lien avec les services municipaux. Les proches doivent aussi penser à toutes les démarches personnelles liées à la disparition du défunt (prévenir les impôts, la sécurité sociale, la mutuelle).

 UNE ÉQUIPE À VOTRE ÉCOUTE 

EN MAIRIE 

Le bureau pour les Affaires funéraires se situe à l’hôtel de ville, à l’écart des autres services des affaires civiles. Depuis mars 2023, Ornella (à gauche) s’occupe à temps plein de cette question. Épaulée par Vanessa, les deux femmes assurent la réception des familles pour les déclarations de décès et les aiguillent pour la suite. Elles facilitent ainsi l’inhumation puis les démarches personnelles à effectuer par les familles. « Nous avons vraiment le sentiment d’être utiles aux gens, de les aider dans des moments qui comptent vraiment pour eux, de leur apporter des solutions. Il s’agit aussi de les rassurer, les accompagner et prendre du temps pour discuter avec les proches. Cela étant, pour aborder au mieux cette tâche, il faut faire preuve de compassion en sachant rester dans les limites administratives qui sont les nôtres. Même si par moment, c’est très compliqué pour les familles, on doit à la fois agir avec tact et rester professionnelle », commente Ornella. 

AU CIMETIÈRE 

Conservatrice du cimetière, Agnès en est le personnage central. Elle l’ouvre, le ferme, accompagne les familles dans leurs démarches, se montre présente pour accueillir les convois funéraires et lors des inhumations ou dispersions des cendres. Elle est joignable tout le temps : « Je suis un visage connu de tous par mon expérience ici et parce que j’ai travaillé durant 21 ans à la marbrerie Mérignargues, située juste à côté », raconte-elle. 

Agnès se charge également de l’entretien du cimetière. Secondée par Christophe qui la remplace lors de ses congés, ce dernier s’occupe essentiellement de cette mission d’entretien et de jardinage. Le service des Espaces Verts de la ville effectue les travaux lourds. « La nouvelle végétalisation est vraiment chouette. L’été, il y a des fleurs partout, c’est très joli. Des insectes aussi, ça apporte une certaine joie au lieu ! », s’exclame Agnès. 

Colombarium et Jardin du Souvenir 

Face à la demande de plus en plus importante du choix de l’incinération, la mairie a mis en place un deuxième columbarium qui propose des cases pour une ou deux urnes. Dans le même temps, un nouveau jardin du souvenir a vu le jour au printemps 2024. Ce lieu permet de disperser les cendres du défunt. Cette dispersion nécessite l’autorisation de la mairie et la présence (en retrait) d’un agent du cimetière lors de celle-ci. À côté du jardin, une colonne du souvenir a été installée. Il peut y être apposé une plaque à la mémoire du défunt. 

Une dimension végétale 

La volonté de la ville est de faire du cimetière un endroit où la nature prend toute sa place. Ainsi, une dizaine d’arbres ont été plantés ainsi que des parterres de fleurs. Les équipes ont également installé des prairies fleuries lors des reprises de concession. De même, deux zones de tontes différenciées ont vu le jour pour permettre à la faune et la flore de se développer. Le cimetière est aussi acteur de la transition écologique à l’image des nouveaux bacs de tri et leur habillage qui se fond parfaitement dans le paysage.