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Native du Chesnay et habitante de la ville, l’ex-joueuse de l’équipe de France féminine (2001 - 2017) deviendra, le 20 septembre prochain, la marraine du Foyer de Jeunes Travailleurs (FJT) qui portera son nom.
Pourquoi avez-vous accepté de vous engager ainsi pour cet équipement public ?
L’opportunité m’a été donnée de rencontrer les dirigeants du Foyer de Jeunes Travailleurs, les élus mais aussi les gens qui y habitent. Je sais qu’un travail formidable y est accompli pour les accueillir et pour en faire un lieu de vie humain.
Êtes-vous sensible au fait d’aider les gens les plus démunis à se loger ?
Bien sûr. Je sais ce que peut apporter l’entraide et je ne peux qu’encourager les actions sociales allant dans ce sens. Ce sont des projets qui me touchent particulièrement. Ils correspondent à mes idéaux. Je défends les valeurs de solidarité et de fraternité.
Vous êtes née au Chesnay-Rocquencourt et y vivez encore. C’est aussi ici que vous avez touché vos premiers ballons ?
Effectivement, je suis née dans une maternité de la ville. Et, on me rappelle souvent qu’elle se trouve juste à côté d’un terrain de football. Très tôt, j’aimais bien aller taper le ballon au Petit Trianon dans le parc du château de Versailles. Et puis, j’allais voir jouer mon père qui disputait un championnat interentreprises. Je le titillais tout le temps et lui donnais ou demandais des conseils sur le jeu.
Votre carrière a-t-elle démarré tôt ?
À 12 ans. Je débute vraiment le foot au Paris Saint-Germain. Je devais avoir certaines prédispositions car une copine, qui m’avait vu jouer, m’a conseillé d’y tenter ma chance. J’ai passé des tests, qui ont dû être plutôt rassurants, parce qu’ils m’ont prise.
Imaginiez-vous un destin comme le vôtre ?
Pas du tout. Je ne connaissais pas les joueuses du club. J’avais zéro ambition pour devenir professionnelle. À la sortie de l’école, je voulais juste faire du sport. Ensuite, le football m’a toujours inspirée. Quand j’ai passé le bac, j’avais fait mon TPE dont le sujet était Comment développer le foot féminin. Ensuite, pendant mes études supérieures, j’ai produit de nombreux travaux sur ce thème.
Le déclic s’est opéré à quel moment ?
Je regarde des matchs à la télévision depuis que je suis toute petite. La Coupe du monde 1998 et le succès des Bleus ont sans doute été un détonateur pour m’inciter à voir plus grand. Mais j’ai dû aussi me battre. Il faut beaucoup d’abnégation et de travail pour parvenir à un niveau professionnel.
Vous avez l’air très calme mais sur le terrain votre réputation est plutôt celle d’une battante ?
Disons que j’ai un tempérament généreux et je suis plutôt dure au mal dès que le match commence. À vrai dire, j’aime le combat. Certaines coéquipières m’ont surnommée le Roc sur le terrain. Il doit bien y avoir une raison. Oui, je donne beaucoup dans le jeu mais avec toujours l’idée de m’améliorer, de faire encore mieux. En réalité, le football m’a aidée à prendre confiance en moi.
On peut dire qu’avec 188 sélections en équipe de France, vous étiez plutôt une taulière ?
Mon parcours en bleu, c’est 7 buts et 17 ans sous le maillot de la France. En club, c’est pas mal aussi avec beaucoup de titres sous les couleurs de l’Olympique Lyonnais. Mais, vous savez, je me suis toujours battue contre moi-même pour m’affirmer davantage. L’univers professionnel n’est pas toujours facile.
Vous êtes aujourd’hui active au sein de la fédération française de football et une sorte d’ambassadrice du sport féminin ?
Oui, je suis Secrétaire générale de la FFF mais le football féminin n’est pas un dossier dont j’ai spécifiquement la charge. Cependant, à chaque fois que m’en est donnée la possibilité, j’essaie d’en être l’ambassadrice. Je commente aussi des matchs des filles aujourd’hui à la télévision. J’ai aussi eu la chance de porter la flamme olympique à travers mon action au sein de la fondation du PSG, notamment avec Blaise Matuidi. J’ai été très heureuse de faire partie de ce projet qui promeut les valeurs universelles de l’olympisme. Cela montre également que le foot a bien sa place aux Jeux Olympiques.
Au Chesnay-Rocquencourt, le foot féminin connait un fort développement en passant de deux à cinq équipes en 2025. Quels conseils donneriez-vous à une jeune fille qui s’y lance ?
D’abord de bien faire la distinction entre loisir et compétition. Ensuite, tout dépendra de sa détermination. J’aurais surtout envie de lui dire qu’elle ne fasse pas ça pour l’argent ou la gloire mais pour elle-même. Je pense que dans tous les domaines, il est important de savoir ce qu’on veut. Et si elle réussit, tant mieux. De toute manière, son entourage et sa famille auront toujours beaucoup d’influence afin qu’elle ne s’égare pas.