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Le Chesnay - Rocquencourt Commune nouvelle

La rue Juliette Frémillon

Rue Juliette Frémillon : histoire d’un legs

La rue Juliette Frémillon nous raconte une histoire assez classique dans les communes, celle d’un legs à gérer ! Le 13 juillet 1960 meurt Juliette Frémillon à son domicile du 13, rue de la Résistance. Huit mois plus tard, le Conseil Municipal apprend que la commune est légataire universelle de toute sa fortune. 300 000 francs : à l’époque, c’est une belle somme.

Il y a quelques conditions à ce legs. Juliette Frémillon a exprimé deux volontés : l’obligation d’entretenir sa tombe et de venir en aide « aux vieillards et familles nécessiteuses de la commune. » Dans la foulée, le conseil municipal décide de rendre hommage à sa bienfaitrice en lui dédiant une rue que l’on vient de percer entre la rue de Bricqueville et la rue de la Résistance.

Les mois qui suivent voient le Conseil municipal réfléchir à la manière la plus appropriée et efficace de respecter les dernières volontés de la défunte. On écarte l’idée d’un chèque annuel aux personnes nécessiteuses : une telle solution aurait tôt fait d’épuiser la succession sans que l’aide n’apporte un secours durable. Le Conseil municipal décide finalement de diviser la succession en trois parts égales : la première partie pour construire un foyer-restaurant pour les personnes âgées isolées de la ville ( qui deviendra le foyer-restaurant des Chênes Verts ). Une autre partie sert à payer les travaux de modernisation de Reviers, colonie de vacances normande qui accueille chaque été les jeunes de la ville. La dernière partie est affectée à divers vieillards de la ville à Pâques 1963.

La gestion de la succession Frémillon fut aisée. Il n’en a pas toujours été de même. Quelques années plus tôt, le legs Séméraire avait donné nettement plus de fil à retordre à la mairie…

Il arrive même que certains legs soient franchement empoisonnés : une générosité apparente peut parfois cacher des dernières volontés extravagantes voire très coûteuses. Des communes devenues légataires de belles propriétés se sont épuisées à entretenir ces maisons… Cadeau d’autant plus risqué qu’une fois le legs accepté par le conseil municipal, aucune rétractation n’est possible !

Une succession reste en tout cas un moyen coûteux mais judicieux d’avoir une rue à son nom : avis aux amateurs !