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Le Chesnay - Rocquencourt Commune nouvelle

La rue Louis Massote

Encore un aviateur !

Notre ville rend hommage à nombre d’entre eux. C’est incontestablement lié à ce passé encore récent où l’Ouest de Paris accueillait certains des meilleurs aérodromes de la toute jeune aviation : Satory, Toussus-le-Noble, Buc, Sainc-Cyr-l’Ecole, Villacoublay… Autant de terrains d’aviation qui entouraient le Chesnay ! Un des conquérants du ciel nous a fait l’honneur d’habiter notre ville, il s’agit de Louis Massotte. C’est en Haute-Marne, à Torcenay, que naît Louis Massotte en 1906. On sait peu de choses de son enfance jusqu’à son admission en 1924 à l’école de pilotage de Chalon-sur-Saône. Il en sort major de promotion un an plus tard et s’engage dans l’aviation militaire. Breveté en mars 1925, il est affecté au groupe de chasse de Dijon. Sa virtuosité aux commandes des appareils qui lui sont confiés, son intrépidité ( c’est un spécialiste des acrobaties aériennes ) le font rapidement remarquer : en 1928, il est affecté comme pilote d’essais sur nouveaux avions à Villacoublay.
C’est là-bas qu’il est repéré et recruté par Louis Blériot. Industriel renommé, Blériot a été l’un des premiers à se lancer dans la fabrication d’aéronefs. Pilote lui-même ( il est le premier à traverser la Manche ), il va mener la course à l’innovation dans l’aviation pendant plus de vingt ans. A ses côtés, Massotte deviendra pilote d’essais pour Blériot-S.P.A.D. Installé au Chesnay, au 77 rue Corneille, il faut croire que le Cid l’a inspiré… A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, et Louis Massotte va mettre son énergie pendant dix ans à battre de nombreux records de vitesse :

  • le 2 juin 1932 en atteignant la vitesse de 309 km/h sur une distance de 500 km.
  • Le 7 janvier 1934, il regagne ce même titre avec une vitesse de 360 km/h.
  • La même année, il établit deux records de vitesse sur Caudron Régnier 220 CV : record de France sur une distance de 100 km à une vitesse de 360,2km/h, record du monde sur 1000 km avec 358,8 km/h.
  • Le 27 mai, toujours de la même année, il participe à la Coupe Deutsch de la Meurthe, véritable course d’avions dont il se sort honorablement aux commandes d’un avion Caudron-Régnier bien moins puissant que ceux de ses concurrents.

Se rappeler que l’Airbus A 380 vole à une vitesse de croisière de 910 km/h ( mach 0,85 ) et que la vitesse record d’un Dassault Rafale est d’un peu plus de 2 200 km/h ( mach 1,8 ) permet de mesurer le chemin parcouru en 80 depuis l’épopée de Louis Massotte !

Le 15 juin 1937, il essaie un nouveau prototype d’avion de chasse avec empennage en V au-dessus de l’aérodrome de Buc. Soudainement, l’empennage se met à vibrer. Massotte n’a pas le temps de cabrer pour prendre de l’altitude que la queue de son appareil se détache. L’avion pique et s’écrase au sol sur la digue dite du Trou Salé à Buc. Il prend feu instantanément, tuant Massotte.
Sa mort laisse dans un grand désarroi le monde de l’aviation, encore très jeune et en expansion constante. Il faut rappeler que depuis le début de mai 1937, trois pilotes d’essais ont déjà trouvé la mort. L’exaltation de la conquête du ciel se paye souvent au prix cher de vies sacrifiées.

Cité à l’ordre de la Nation, sa mémoire est également commémorée par la ville du Chesnay qui lui dédie une rue nouvellement créée dix jours plus tard.

sources : L’Air – n°423 – 20 juin 1937 : L’aviation en deuil : Louis Massotte
L’Air – 7 janvier 2012 : Le 7 janvier 1934 dans le ciel : Louis Massotte, nouveau recordman de vitesse
Annales du Chesnay – 1996 – André Blin – Souvenirs d’aviateurs au Chesnay