Flash info
Perturbation dans la remise des passeports et cartes nationales d’identité
Ville du Chesnay-Rocquencourt logo
Sommaire

Un curé sans rue… mais avec une tombe en pleine ville

Il n’a pas de rue à son nom, et pourtant… À ce jour, l’abbé Boissis est le seul Chesnaysien connu à être enterré sur une place de la ville, au chevet de l’église Saint-Antoine.

Un curé envoyé contre son gré

Né en 1846 à Frouville (Val-d’Oise), prêtre du diocèse de Versailles, l’abbé Boissis n’avait aucune envie de venir au Chesnay.
Nommé le 7 mai 1894 depuis Roissy, il découvre une paroisse divisée, un presbytère délabré, une église en ruine, et une municipalité anticléricale menée par Hyppolite Deslandes.
Il demande trois fois à l’évêché d’annuler sa nomination. Refus catégorique : il sera curé du Chesnay.

Une mission : bâtir une église dans un quartier neuf

Le quartier de Saint-Antoine est en plein essor, mais aucune église n’existe.
Pire : le terrain pressenti est refusé à la vente par son propriétaire.
Malgré cela, l’abbé s’installe le 1er juillet 1894 et commence à chercher des fonds.

Le soutien de Rome et la chapelle provisoire

Un prêtre italien, missionné par le pape Léon XIII pour promouvoir le culte de Saint Antoine en Europe, verse 10 000 francs après avoir été sollicité.
Une chapelle provisoire est érigée en un mois, inaugurée en avril 1895, avec un succès populaire immédiat.

Souscriptions et Providence

Le diocèse lance une souscription via La Semaine Religieuse de Versailles.
Les dons affluent, contrairement aux premières tentatives locales de l’abbé (porte-à-porte et appels papier infructueux).
Le propriétaire du terrain meurt fin 1896, et sa famille accepte la vente et participe même aux travaux.

Construction d’une église néo-gothique

Le 19 avril 1897, la première pierre est bénie.
L’architecte versaillais Leyendecker est choisi (et offre ses honoraires).
L’entrepreneur Lucas dirige un chantier perturbé par l’Exposition Universelle de 1900.

Une église construite étape par étape
L’église est bénie le 18 novembre 1900, mais elle reste inachevée :

  • Le clocher n’est terminé qu’en 1903
  • Les orgues et le mobilier arrivent en 1905
  • Les vitraux en 1906
  • Le tympan et les cloches en 1910

Une œuvre de vie achevée

L’église néo-gothique est sobre mais lumineuse, bien intégrée dans un quartier transformé.
L’abbé Boissis officie jusqu’en 1927, à 81 ans, avant de prendre sa retraite comme chanoine de sa propre paroisse.

Une sépulture à l’ombre de son œuvre

Il décède en 1933, prêtre heureux, et repose depuis au pied de son église.

"Heureux ceux qui meurent dans le Seigneur, leurs œuvres les suivent. "

Verset de l’Apocalypse comme épitaphe