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Pierre Clostermann, un Chesnaysien du ciel…

Il y a dans l’Histoire des moments de vacillement où, alors que tout porte à l’abandon et au renoncement, se cristallisent soudain dans quelques individus tout ce que l’humanité peut avoir de courage et d’espérance insensée. Pierre-Henri Clostermann fait partie de ces hommes.

Une vocation née sous le soleil du Brésil

Pierre-Henri Clostermann ne naît pas au Chesnay, ni même en France, mais à Curitiba, au Brésil, en 1921. Son père, Jacques, est diplomate et directeur de sociétés. C’est sur une plage de Santos, à l’âge de quatre ans, qu’il découvre un Latécoère et que naît en lui une passion durable pour l’aviation.

Des études aéronautiques aux Forces françaises libres

Il poursuit ses études en France chez un oncle ancien pilote de chasse de la Grande Guerre, passionné par les exploits de Guynemer et Navarre. À 14 ans, il fait son baptême de l’air. Il obtient son brevet de pilote puis part étudier à la Ryan School aux États-Unis, pour devenir ingénieur aéronautique en 1940.
Mais l’appel du Général de Gaulle, relayé par son père, le pousse à rejoindre les Forces aériennes françaises libres (FAFL). Il s’engage en mars 1942, s’entraîne en Angleterre et rejoint en 1943 le groupe de chasse "Alsace" sous le commandement de René Mouchotte.

Un as de l’aviation alliée

Pierre-Henri Clostermann s’illustre très vite comme un pilote exceptionnel, d’abord sur Spitfire, puis sur Tempest. Deux fois abattu (au-dessus de la Manche et à Münster), il survit à chaque fois. Il termine la guerre avec un palmarès impressionnant :

  • Plus de 2 000 heures de vol, dont 600 en vol de guerre
  • 33 victoires homologuées, 5 probables
  • 225 camions, 72 locomotives, 5 tanks, 2 vedettes lance-torpilles neutralisés en rase-mottes

Ses 17 citations militaires (un record) s’affichent sur une Croix de Guerre au ruban allongé de palmes. De Gaulle tenta de l’éloigner des combats en 1944, le jugeant trop précieux. Mais il reprit rapidement du service.

Une reconversion politique audacieuse

À la fin de la guerre, à seulement 24 ans, il reprend brièvement sa carrière d’ingénieur, avant d’entrer en politique. Gaulliste, il est élu député du Bas-Rhin en 1946, puis de la Marne en 1951, de Paris en 1956, et enfin député du Chesnay (Cinquième circonscription de Seine-et-Oise) en 1962.
Il siège à la Commission de la Défense nationale à l’Assemblée. En 1969, il cède sa circonscription à Maurice Couve de Murville… qui perd contre Michel Rocard.

Retour à l’aéronautique et au Chesnay

Clostermann referme définitivement la parenthèse politique et reprend les commandes de Reims-Aviation. Il termine sa carrière au sein de la société des Avions Marcel Dassault-Bréguet. Il partage sa vie entre Le Chesnay et les Pyrénées-Orientales, où il s’éteint en 2006. Il repose au cimetière du Chesnay.

Une mémoire partagée avec d’autres héros de l’aviation

Il serait injuste de ne pas rappeler l’héritage d’Édouard Welvert, autre Chesnaysien d’origine alsacienne, héros de la Seconde Guerre mondiale. Et plus largement, la tradition aérienne du Chesnay, ville qui rend hommage aux pilotes dans ses noms de rues et d’écoles : Georges Guynemer, Jean Mermoz, Hélène Boucher, Maryse Bastié, Antoine de Saint-Exupéry, Louis Massotte…