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Une ville déjà en mutation avant Parly 2

Rien ne prédispose a priori Pierre Genouville, lorsqu’il devient maire du Chesnay en 1959, à laisser douze ans plus tard une ville en chantier avec une population doublée en quinze ans. Pourtant, Le Chesnay n’est pas à cette époque une belle endormie campagnarde de l’Ouest Parisien qui attendrait les premiers coups de pioche de Parly 2 pour se découvrir une vocation de banlieue parisienne.
En réalité, la population du Chesnay est déjà en forte croissance depuis un siècle, attirée par le rayonnement de Paris. Les deux villages primitifs du Grand Chesnay et de Saint-Antoine-du-Buisson se sont étendus à Glatigny, au Plateau Saint-Antoine, et à la rue de Versailles côté Place de la Loi, où se situe la nouvelle mairie depuis 1877.

Un maire ingénieur au cœur de la ville

Pierre Genouville, ingénieur de formation, habite le plateau Saint-Antoine depuis 1931, au 16 rue Laurent Gaudet. Conseiller municipal après la Seconde Guerre Mondiale, il connaît bien les réalités de terrain. À son arrivée à la mairie, il hérite de projets concrets : construire deux écoles (Forain et Le Nôtre au Grand Chesnay, La Fontaine et Molière à Glatigny), rénover l’école Langevin, créer un terrain de sport (grâce à un achat aux sœurs Poupinet en 1963), et mettre en œuvre le legs Juliette Frémillon. Il lance également la construction de logements sociaux rue Caruel de Saint-Martin.

Le choc Parly 2 : le conseil municipal du 10 avril 1964

Le bouleversement arrive le 10 avril 1964 : une Société Civile Immobilière, « Le Chesnay-Trianon », menée par le promoteur Robert de Balkany, propose de construire 5 000 logements dans un triangle formé par la rue de Versailles, le boulevard Saint Antoine et la rue de La Celle. Finalement, ce sont 7 500 logements qui seront répartis sur cinq nouveaux quartiers : la Coulée du Pont, la Maison Blanche, la Grande Ferme, Moxouris, et Saint Antoine.

L'influence de Paris et la réorganisation communale

Le projet est encadré par le district de Paris et son délégué général Paul Delouvrier. Grâce à une stratégie habile, la mairie récupère des terrains pour construire de nouveaux équipements :

  • Trois groupes scolaires (Mozart, Petit Prince, Maryse Bastié – Hélène Boucher – Guynemer)
  • Un collège (Charles Péguy)
  • Une piscine municipale
  • Des tennis et parkings (Tennis Club de Trianon)
  • Trois centres commerciaux de quartier
  • Un centre culturel (Club Ars)
  • Des stations-service

Les contreparties négociées avec Robert de Balkany

À la famille Poupinet, Robert de Balkany promet un centre cultuel (Centre Martin Luther-King) et une église (Notre-Dame de la Résurrection). Il accepte de rétrocéder gratuitement la ferme Poupinet à la mairie, qui en fera un centre technique municipal. Au total, la SCI verse 20 millions de francs à la commune pour les équipements sportifs et scolaires.

Un mandat charnière jusqu’en 1971

Quand Pierre Genouville cède sa place à Maurice Cointe en mars 1971, Le Chesnay est méconnaissable :

  • Le nombre d’agents municipaux est passé de 40 à plus de 90
  • Le budget communal a doublé
  • Le lycée Jean Moulin s’installe rue Victor Bart
  • La mairie va bientôt déménager rue Pottier
  • Le combat pour préserver les espaces verts


Dans ses dernières années de mandat, Pierre Genouville s’oppose farouchement à l’installation du nouveau centre hospitalier de Versailles sur une partie du parc du château du Chesnay, au nom de la préservation des espaces verts.

Un symbole de l'évolution urbaine

En début de mandat, Pierre Genouville avait obtenu que le trajet du bus B soit prolongé jusqu’à la Gendarmerie, place de la Redingote. Aujourd’hui, ce même bus traverse toute la ville du Nord-Ouest au Sud-Est : preuve, s’il en fallait, du chemin parcouru depuis 1959.