La rue du Colonel de Bange
Charles Ragon de Bange compte parmi les illustres Chesnaysiens du siècle dernier.Né à Balignicourt en 1833, ce Champenois intègre Polytechnique avant de devenir officier artilleur.
Charles Ragon de Bange un ingénieur de talent
Charles Ragon de Bange compte parmi les illustres Chesnaysiens du siècle dernier.
Né à Balignicourt en 1833, ce Champenois intègre Polytechnique avant de devenir officier artilleur.
Un officier devenu ingénieur militaire
S’il participe à quelques campagnes, notamment à Palestro et Solferino contre les Autrichiens,
c’est dans les services techniques de l’armée qu’il marquera l’histoire.
Affecté successivement à Brest, Nevers, Châtellerault, Metz, puis Paris, il devient en 1868 directeur de l’atelier de précision du dépôt central.
La genèse du système de Bange
Dans ce contexte post-1870, où l’armée française doit combler un important retard technologique,
Charles de Bange met au point en 1872 un nouveau système d’obturation, baptisé plus tard système de Bange.
Ce système sera intégré à des canons en acier rayé de 80 à 270 mm, avec une culasse innovante en forme de champignon, étanche et sécurisée.
Un tournant dans l’artillerie moderne
Cette innovation assure :
- Une meilleure cadence de tir,
- Une puissance de feu accrue,
- Une sécurité renforcée pour les artilleurs.
Adopté par plusieurs armées étrangères (États-Unis, Royaume-Uni), ce système fait ses preuves durant les guerres coloniales : Tunisie, Tonkin, Dahomey, Madagascar.
La Première Guerre Mondiale remet ses canons en lumière
Au début du conflit en 1914, la doctrine française favorise encore l’offensive rapide.
L’artillerie lourde est sous-utilisée.
Mais dès que la guerre de position s’installe, 3 850 canons de Bange sont ressortis des dépôts.
On en retrouvera même certains en service en 1940.
Un inventeur discret mais estimé
Colonel dès 1880, Commandeur de la Légion d’honneur en 1889, Charles de Bange s’installe au 29 rue des Marais au Chesnay.
Célibataire et apprécié des Chesnaysiens, il y présente volontiers ses inventions.
Hommage posthume d’une ville reconnaissante
Il s’éteint à son domicile le 21 juillet 1914, quelques jours avant le début de la guerre.
Le 12 août 1914, le conseil municipal du Chesnay rend hommage à ce grand homme en proposant de renommer la rue des Marais en son honneur.
C’est Monsieur Pépin, conseiller municipal, qui présente cette délibération.
« Le Chesnay vient de perdre un de ses notables habitants, une tombe vient de se fermer sur un homme de génie, un inventeur célèbre dans le monde entier : j’ai nommé le Colonel de Bange. » Il ajoute ensuite : « Je vous propose […] de vous mettre en rapport avec la municipalité de Versailles pour changer le nom – si peu poétique – de la rue des Marais en celui de la rue du Colonel de Bange. »
La proposition est agréée par la ville de Versailles sur le territoire de laquelle la rue se trouve légalement ( la limite entre les deux villes se situant au seuil des maisons côté Chesnay, les trottoirs et chaussée étant à Versailles ). La rue du Colonel de Bange était née !